Nous ferons une halte au domaine afin d’en apprendre d’avantage sur la vigneronne qui se cache derrière ce vin. 

La Petite Arvine est un cépage bien particulier et de classe internationale avec un style unique. Elle a la capacité de faire de grands vins sur différentes maturités ce qui est rare en Europe. Elle peut aussi bien faire de grands vins liquoreux que de grands vins doux ou encore de grands vins secs. 

D’un grand raffinement, la Petite Arvine s’exprime sur des arômes floraux type fleur blanche et de glycines. Avec plus de maturité, on retrouvera des notes de fruits exotiques tels que la passion et la mangue. La mineralité et la salinité sont également des caractéristiques propres de ce cépage, lorsqu’il est vinifié en vin sec. Aux multiples facettes, la Petite Arvine s’exprime différemment selon le Terroir où elle est plantée. 

La Petite Arvine de Fully : Mais pourquoi Fully? 

Il s’agit du cépage emblématique de la commune de Fully, du fait des sols granitiques qui la composent. Ce Terroir, propre à cette commune valaisanne, révèle et exacerbe la typicité du cépage. 

Celle de la Cave de l’Orlaya ne déroge pas à la règle. 

D’une grande fraicheur, elle s’ouvre sur des arômes de litchi et de glycine. Tout en finesse et en délicatesse en bouche, elle s’exprime sur de la minéralité et des arômes floraux. On retrouve un bel équilibre entre vivacité et salinité sur la finale de bouche qui vous accompagne et vous laisse un goût de revenez-y. 

La Cave de l’Orlaya : Qui est Mathilde Roux? 

Vigneronne encaveuse franco-suisse installée à Fully, elle se lance en 2016 en reprenant le domaine de Gérard Roduit.

Pour la petite anecdote: son VISA en cours de préparation, Mathilde était prête à s’envoler pour les États Unis plus exactement en Oregon afin de travailler dans un domaine quand l’opportunité de reprendre cette cave est apparue. Coup de chance ou signe du destin: la Cave de L’Orlaya était née. 

Le nom de la Cave de l’Orlaya trouve son origine dans une fleur que l’on retrouve dans la réserve des Follatères sur la commune de Fully.

Durant une année, Gérard va rester à la cave pour guider ces premiers pas et faciliter la transition. La collaboration n’a pas été toujours évidente. Chacun a ses méthodes de travail. À 27 ans, Mathilde sait déjà ce qu’elle veut et elle se lance pleins de nouveaux défis. 

À son arrivée, elle repense les étiquettes des bouteilles. Pour cela, elle choisit de travailler avec un graphiste qui n’en a jamais réalisées afin d’avoir un regard extérieur et neuf. 
Elle a souhaité cependant conserver le grain de raisin qui faisait l’image de la cave Roduit. Les étiquettes sont modernisées dans un design minimaliste élégant qui leur donne plus de fraîcheur. 

Petite information pour les curieux : En Suisse, contrairement en France, il n’est pas obligatoire d’ajouter de sur-capsule sur les bouteilles. 

Aujourd’hui, le vignoble s’étend sur 8 hectares de vignes, situées à l’ouest de la commune de Fully du côté de Brandon et vers l’église.
Elle travaille non moins de 15 cépages en passant par le Merlot, la Syrah, l’Humagne Rouge pour les rouges et l’Humagne Blanc, le Païen et bien sûr la Petite Arvine pour les blancs. 

À la cave, Mathilde entreprend plusieurs grands travaux et investit dans un chai à barriques et un second à l’étage cette année. 

Elle investit dans des cuves en Inox à son arrivée. Elle fait aussi plusieurs essais sur des cuves au format particulier tel que des cuves tronconiques et des œufs en béton.

Le parcours de Mathilde :

D’origine française, elle s’installe en Suisse avec sa famille à l’âge de 11 ans. Elle retournera en France pour ses études à l’Université de SupAgro à Montpellier et obtiendra son DNO ( Diplôme National d’Oenologie ).

Elle approfondira sa formation en découvrant les méthodes de vinification à l’étranger notamment en Afrique du Sud chez Morgenhof et en Nouvelle-Zélande chez Marisco Vineyards.  Elle reviendra en Suisse dans le canton de Vaud et travaillera pour Raymond Chappuis et Christophe Schenk avant de s’installer en Valais.

La passion de Mathilde pour le vin date de son enfance. Son père possédait un domaine à Gigondas dans les Côtes du Rhône et elle baignait dans ce milieu. Pourtant parmi les 3 sœurs de la famille, elle sera la seule a montrer un intérêt pour le vin. Elle se souvient qu’à l’âge de 7 ans, quand certaines petites filles demandent des poupées, elle demandait à ses parents un tracteur à pédale. À 16 ans, elle disait à ses parents vouloir arrêter ses études et faire du vin. Aussi loin qu’elle se souvienne, ses parents l’ont toujours poussée à faire autre chose et à faire des études. Ils lui disaient sans cesse que c’était un métier très difficile, envahissant et qui prend énormément de temps. 

Pour l’anecdote, durant un voyage en famille à l’île Maurice, son père en voyant un champ de canne à sucre et pour la pousser à continuer ses études, lui a suggéré de faire ingénieur agronome du coup elle pourrait faire du Rhum à l’île Maurice. Mais son envie de faire du vin ne l’a jamais quittée. 

Courageuse et pleine de caractère, cela n’a pas toujours été facile de se faire une place, n’étant pas de la région. La volonté de Mathilde est de produire des vins avec une réelle expression du cépage. Pour elle, tout se passe en premier lieu à la vigne et elle accorde une attention toute particulière à celle-ci. Elle souhaite s’orienter vers une agriculture durable au plus près de ses valeurs de respect de l’environnement. Elle élimine l’utilisation d’herbicides chimiques en 2018 et utilisent les traitements biologiques sur l’ensemble du vignoble. Elle s’essaie même à la biodynamie sur un hectare de vignes. 

Questions plus personnelles :

Si vous demandez à Mathilde, quel vin elle aimerait boire et qu’elle n’a jamais eu l’occasion de déguster? 

Elle répondra une Romanée Conti, grande icône que l’on rêve tous peut-être de déguster une fois dans sa vie. Mais tout dépend du contexte et du moment car elle aimerait tout aussi bien découvrir les vins australiens de la Maison Penfolds. 

À la question: Un vin qui l’a marquée dans sa vie ?

Elle expliquera que récemment lors du Printemps de la Petite Arvine à Fully, elle a dégusté un Klein Constantia de 1976. Il s’agit d’un vin doux d’Afrique du Sud. Il avait certes quelques cheveux gris mais tout en restant très complexe. Elle l’a trouvé très intéressant. Mais elle vous dira également qu’elle ne peut oublier les vins de la Vallée du Rhône française qui ont bercé son enfance et qu’elle affectionne tout particulièrement tel que le Château Saint Cosme ou encore le Clos du Caillou. 

Je vous invite à découvrir cette jeune vigneronne et qui plus est ses vins valent le détour !

Adresse:
Cave de L’Orlaya

Chemin de Liaudise 31
1926 Fully

Instagram: @caveorlaya

MW