Figurant parmi les 150 meilleurs domaines suisses d’après le Gault&Millau, elle voit le jour en 2018 à l’aide d’un crowdfunding.
L’histoire de ce jeune trentenaire est la promesse d’un enfant faite à son père et son parrain dans laquelle il leur promettait de devenir œnologue.
Quand bons nombres de jeunes valaisans rechignent à aider leurs parents à la vigne, c’était pour Julien un rituel familial qu’il appréciait tout particulièrement. C’est à l’âge de huit ans que son parrain lui dit qu’il pourrait alors devenir œnologue. La magie opère et il s’offre le luxe de réaliser ce rêve d’enfant !
Julien entame un apprentissage puis passe par la Haute Ecole de Viticulture et d’Oenologie de Changins. Dès ses premiers pas, Julien s’est illustré en tant qu’œnologue dans de nombreux concours et dans deux caves valaisannes dont la Cave le Banneret et la Régence Balavaud où il fera des étincelles en obtenant le titre de Cave Suisse de l’année à son arrivée en 2016.
En 2018, Julien voit l’opportunité de se lancer avec son propre domaine, accompagné par des producteurs de raisins qui lui font confiance. Rusé et débrouillard, Julien a une idée folle de cagnotte participative lui permettant de financer son projet tout en proposant aux donateurs une avance de commandes. Un joli fichier de futurs clients en main ainsi qu’un joli buzz médiatique autour de la création de sa cave feront le reste et le lanceront dans le grand bain.
La cave tire d’ailleurs son nom de l’histoire personnelle de Julien en rendant hommage à son père et son parrain décédés aujourd’hui et à cette promesse qu’il leur a faite à l’âge de 8 ans.
C’est à Martigny-Croix, sur le petit vignoble familial que débute l’histoire de la Cave des Promesses. En 2015, il décide de tout arracher et d’y replanter du Savagnin Blanc et du Gamaret, idéal sur des sols schisteux et une exposition modérée.
Aujourd’hui, ce qui fait la différence face aux autres vignerons, c’est que le fait que le vignoble de 15 ha exploité par Julien et ses vignerons s’étale de Martigny à St-Léonard, en passant par Charrat, Chamoson et Conthey Julien ne possède qu’un seul hectare propre, situé sur Martigny et Saint-Léonard. Le reste du raisin est acheté à des prestataires qui lui sont fidèles depuis son lancement.
Ce vignoble s’étend sur 15ha sur les communes de Charrat, Chamoson, Saint-Léonard et Conthey, ce qui lui permet d’avoir une large diversité de cépages ainsi que de Terroirs. Julien tire, d’ailleurs de son expérience passée, une expertise qui lui donne une grande connaissance de ses Terroirs.
Génération éco-responsable, Julien est conscient qu’il va devoir faire face à la modification du climat. Chaque année est différente et donc une remise à zéro notamment avec des dates de vendanges de plus en plus anticipées.
Son approche est simple : s’adapter et anticiper avec les conséquences que cela implique sur l’encépagement. Julien s’y prépare et a planté notamment du Pinot Noir Païen sur la Rive gauche Nord du Rhône pour une meilleure exposition plus adaptée avec moins d’ensoleillement pour ce cépage qui préfère les climats plus frais, de même, pour le Pinot noir Païen, planté sur les hauteurs du vignoble.
Dans une recherche d’intégrité du cépage, chaque cuvée s’inscrit comme une promesse. À la fois sensible et cartésien, Julien a fait de ses deux traits de caractère une valeur ajoutée dans ses vins qui sont à son image: marqués par ce bel équilibre. Il produit majoritairement des cuvées en monocépage à la fois élégantes et précises.
Homme de parole, Julien promet que chaque cuvée traduit une expérience vécue et saura combler les attentes de ses clients afin de leur faire vivre un moment sincère.
La gamme s’ouvre sur une promesse de convivialité et d’amitié avec le Fendant et le Gamay puis viennent ensuite une promesse d’exotisme ou de plaisir avec le Païen et la Petite Arvine.
Comme une surprise, Julien propose aussi à ses clients une promesse d’Exception. Cette cuvée unique avec moins de 600 bouteilles produites sera le reflet du millésime. En fonction de l’année, Julien voit un cépage se démarquer, comme en 2019 où il produit un assemblage de Petite Arvine et Païen, ou en 2020 avec une vendange tardive de Pinot Gris et d’Amigne.
Place à la dégustation :
Pour commencer, restons dans les traditions avec une promesse de personnalité en dégustant ce Fendant Grand Cru.
Le Fendant est une variété de Chasselas et une dénomination propre à la région du Valais. Véritable révélateur de Terroir, au même titre que le Chardonnay, son nom fait référence à la capacité de la baie à se fendre sous la pression de deux doigts.
Issu des meilleures vignes de Conthey, ce Fendant Grand Cru représente une expression authentique d’un terroir délimité, une adéquation sol-cépage et une garantie de qualité et d’authenticité contrôlée par une commission viticole et une commission de dégustation.
À juste titre, Julien est un fervent défenseur de ce cépage. On pourrait croire que c’est une cuvée “facile” mais ce sont les étendards du domaine qui demandent le plus de précision et de travail. Cépage marqueur de Terroir, de millésime mais aussi du vigneron, le Fendant ne laisse rien passer. Julien recherche cette perfection avec ce cépage.
Cette belle histoire se retrouve aussi dans le verre. D’une belle complexité, ce Fendant s’ouvre sur des notes d’agrumes comme le citron mûr et les zestes de mandarine mais aussi de poire et de noisette auxquels s’ajoutent des nuances de pierres mouillées et de tilleul.
Enclin à l’élégance, on retrouve une belle acidité équilibrée par son caractère charnu en bouche. Les fragrances florales et minérales dominantes lui donnent de la fraîcheur. On termine avec une légère amertume qui vient nous titiller en finale et lui apporte une belle persistance.
J’ai eu une belle surprise lors de ma dégustation du Johannisberg Chamoson Grand Cru, millésime 2022. Comme une promesse d’authenticité, ce cépage emblématique de la commune nous emporte dans une belle complexité aromatique à la fois sur des notes de fleurs blanches tels que le tilleul, d’agrumes, de fruits du verger mais aussi d’amandes caractéristiques.
Ici, il se présente en bouche avec une belle fraîcheur au premier abord pour gagner en largeur avec du volume et de la vinosité en milieu de bouche. On retrouve une jolie acidité et une finale avec de légers amers qui nous accompagnent et étirent le vin en longueur. Moi qui ne suis pas une férue de ce cépage en Valais pour son amertume, j’ai été surprise par sa finesse, son côté sapide et sa matière enveloppante, très agréables: c’est un vin prometteur avec un joli potentiel de garde.
D’ailleurs saviez-vous que le Johannisberg en Valais est en réalité du Sylvaner, aussi appelé Rhin ?
Cépage aromatique et enchantement pour les papilles, la Petite Arvine est, pour Julien, une promesse de plaisir.
À la fois expressive et sur la fraîcheur, on s’envole dans un premier temps vers des notes florales comme le tilleul ainsi que vers des nuances de rhubarbe. On est ensuite emporté par un mélange de fruits exotiques et d’agrumes qui se propage aussi au niveau des papilles gustatives.
Élégante, on a une bouche dynamique qui évolue sur une certaine amplitude. On garde beaucoup de fraîcheur avec une trame saline marquée soulignant un fruité juteux comme les fruits jaunes, l’ananas et les fruits de la passion. Cela nous emmène sur une finale éclatante de belle allonge. On retrouve sur ce millésime 2022 toute la typicité et la complexité de la Petite Arvine.
Mention spéciale pour son Gamay, le cépage convivial par excellence. Enclin à la gourmandise, on retrouve des notes envoûtantes de fruits noirs tels que la mûre et le cassis auxquels s’ajoutent des nuances légèrement poivrées et végétales.
Tout en souplesse, on est porté par une belle acidité qui s’accompagne d’une densité de bouche avec des tanins soyeux. On termine avec une jolie persistance en finale qui est rehaussée par une sapidité et de la fraîcheur qui promettent un joli potentiel de garde.
La vraie surprise, pour moi, reste sa Syrah Chamoson Grand Cru, promesse de sensualité. Ce millésime s’ouvre un nez subtil et harmonieux avec des notes de griottes, de fruits noirs et un caractère poivré typique mais aussi des arômes de muscade et de cuir.
En bouche, on retrouve une belle trame tannique et une aromatique rappelant l’aromatique du nez. Cette structure s’accompagne d’une densité et d’une texture veloutée qui accentuent la sensualité de ce vin. Cette Syrah possède des notes épicées qui donnent une persistance caractéristique en finale.
Pour s’y rendre:
Adresse:
Cave des Promesses
Rte de la Morge 13
1964 Conthey, Suisse
Instagram: @cavedespromesses
Facebook: Cave Des Promesses
MW
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